Comment écrire un livre qui marche ?

Vous devez vous demander ce que j’ai pris (l’absinthe des poètes peut-être ?) avant d’écrire cet article. On n’a jamais vu un livre marcher… Mais bon, à la réflexion, vous m’avez comprise et vous savez qu’il s’agit d’une figure de style.

C’est quoi un livre « qui marche » ?

Un livre « qui marche », c’est un livre qui atteint ses objectifs. Pour la plupart d’entre nous (nous les auteurs, bien sûr), c’est un livre :

  • qui a des lecteurs
  • qui plaît et/ou provoque des réactions

À cela on peut rajouter, et cela est propre à chacun :

  • un livre qui vous permet de vivre de l’écriture
  • un livre qui va être publié par une maison d’édition
  • un livre qui fait réfléchir, fait changer le monde, etc.
  • un livre qui sera adapté au cinéma
  • bref, rajoutez ici votre objectif personnel quant à votre œuvre

Pour faire simple, nous allons nous concentrer sur les points principaux qui font que votre livre va rencontrer le « succès ».

Écrire sur un sujet qui intéresse les gens

Vous allez me dire « sans blague ? ». Et je vais vous répondre « oui, sans blague ». Note à part de cette section, mais j’ai eu l’impression d’être un brin schizophrène en écrivant cet article, certainement parce que je n’avais pas publié depuis longtemps !

Bref, revenons à nos moutons. Pour écrire un livre que les gens veulent lire, il faut que vous leur donniez ce qu’ils attendent. Par exemple, il y a depuis quelques années une grande tendance sur les romans « feel good ». D’ailleurs vous le verrez, certaines maisons d’édition se sont faites porte-drapeau de ce genre. Alors si vous écrivez une histoire déprimante à vous ouvrir les veines, on ne peut pas dire que vos chances d’être publié seront nulles, simplement il y aura moins de livres de votre genre publiés dans l’année.

Je vous laisse faire les probas mais au vu du nombre d’écrivains en France — et quand je dis « écrivains », j’englobe toutes les personnes connues, reconnues, inconnues qui ont finalisé un livre — mieux vaut écrire dans le genre qui se vend le mieux. Ça vous laisse plus de probabilité d’être publié. Vous pouvez aussi opter pour le raisonnement inverse, si le genre est moins plébiscité, il est peut-être moins écrit et la concurrence est moins rude. Ce qui, par conséquent, fait que vous aurez plus de chances de sortir du lot si vous êtes bon. À vous de faire le calcul. Dans tous les cas, gardez en tête qu’il y a peu de publications via des maisons d’édition à la clé, tous genres confondus.

Pour vous donner une petite idée de mes réflexions sur le sujet, j’ai publié 3 écrits : un roman jeunesse, une nouvelle du genre de la romance et un guide pratique sur la créativité. Celui qui m’a demandé le moins de travail est certainement le dernier, car il s’agit de bonnes pratiques que j’ai acquises au fil du temps et que j’ai simplement répertoriées au même endroit. Devinez lequel est le plus téléchargé ? Mon guide pratique, évidemment !

Faut-il se forcer à écrire ce qu’on ne veut pas écrire ?

Pour autant, il me semble contre-productif que vous vous focalisiez sur l’écriture dans un genre particulier si ce n’est pas votre genre de prédilection. Un mauvais roman « feel good » ne se vendra pas et il serait dommage de gâcher vos talents pour entrer dans les cases. Ce que je veux vous dire, c’est surtout qu’il est nécessaire de connaître votre marché quand vous vous lancez afin d’éviter les déceptions. J’ai personnellement potassé le marché du livre jeunesse en France et dans les pays francophones pour comprendre qui était prescripteur, acheteur, etc. En me lançant dans un livre jeunesse, je savais donc pertinemment que je devrais convaincre un acheteur qui ne serait probablement pas le lecteur. Soyez au fait de vos cibles et faites en sorte de les séduire.

Vaut-il mieux un bon hors sujet ou un mauvais traitement du sujet ? Honnêtement, ce n’est pas moi qui peux vous répondre, mais ne vous forcez pas dans un genre, si vous vous sentez le cœur de vous lancer dans une histoire, faites-le.

Faut-il se forcer à écrire, tout court ?

Oui. Mille fois oui. Bon, si vous en venez trop souvent à vous contraindre pour écrire, c’est peut-être qu’il faut lever le pied, mais si vous voulez vraiment faire ce métier ou vraiment publier quelque chose, écrivez.

Un peu, tout le temps, régulièrement, fréquemment. Dédiez-vous 1 heure par jour si vous le pouvez, 1 heure tous les 2 ou 3 jours, qu’importe, mais tenez-vous-y. D’expérience à nouveau, il est particulièrement désagréable de relire le même début pour la sixième fois en 2 mois parce que vous n’écrivez que de temps en temps et que vous ne savez plus qui est la cousine de qui dans votre propre histoire. D’ailleurs pour éviter ça, on fait un plan quand on écrit, mais ça, je vous l’ai déjà dit.

Ceci n’empêche que pour pouvoir écrire, vous devez vous couper de ce qui vous entoure. Pas de télé, pas d’Internet, arrêtez les recherches, éteignez votre téléphone, arrêtez de potasser, de vous renseigner, de lire des articles (même si je vous aime et que je veux que vous continuiez de me lire), écrivez. Il y a un moment pour tout. Un moment pour faire son plan, un moment pour décrire les personnages, un moment pour vérifier qu’ils agissent bien comme dans la réalité, etc., mais il y a surtout un moment où vous devez vous poser une bonne heure devant votre PC et faire avancer votre histoire. Parce que le problème qui se pose quand on n’écrit pas, c’est qu’on n’avance pas. Et quand on n’avance pas, on se pose des questions existentielles du genre « j’ai déjà écrit 10 pages Word, mais il m’en faut combien pour écrire un vrai roman ? », « est-ce que je vais devenir riche grâce au roman que je n’ai toujours pas fini d’écrire ? », et j’en passe. Donc écrivez, votre roman ne pourra pas « marcher » s’il lui manque 40 % de l’intrigue.

Vous allez voir, écrire c’est un peu comme faire du sport. Une sorte d’endorphine vous entoure et plus vous écrivez plus vous avez envie de rester avec vos personnages et de les faire évoluer. *Note de la rédaction : ces informations sont tirées d’une étude conduite par « moi » sur « moi ». Il n’y a donc aucune valeur scientifique, mais essayez, vous verrez.

Comment on trouve une maison d’édition ?

Une fois votre roman terminé, vous allez réfléchir à ce que vous allez en faire. Est-ce que vous souhaitez le partager à votre cercle privé seulement ? Au monde entier ? Voulez-vous avancer seul ou entouré ? Si vous en êtes à ces réflexions, c’est que votre projet est complètement terminé, y compris les relectures, les corrections orthographe/grammaire, la bêta lecture, etc.

Mon conseil perso qui n’engage que moi, c’est de vous faire publier par une maison d’édition à compte d’éditeur. Si vous n’y parvenez pas, tournez-vous vers l’autoédition. Alors comment on fait pour trouver le Saint Graal qu’est une maison d’édition à compte d’éditeur ?

En cherchant, beaucoup, longtemps. En préparant ses envois. C’est un travail à part de l’écriture, mais qui est nécessaire si vous voulez que votre livre sorte des cartons (ou de votre ordi). Vous devrez prospecter, comprendre les genres sélectionnés (d’où l’importance de rappeler qu’il faut écrire sur un sujet qui intéresse pour éviter de se retrouver très déçu quand, au bout du compte, vous comprendrez que personne n’édite et/ou ne lit le type d’écrits que vous avez sorti). Vous devrez préparer un petit laïus sur vous-même, un synopsis parfois, un résumé.

Si malheureusement vous ne recevez que des réponses négatives, ne perdez pas espoir. Si vous voulez être lu, il existe des solution comme l’autoédition !

Comment on fait pour avoir des lecteurs ?

En maison d’édition, vous serez guidés, donc je ne vais pas m’étendre là-dessus. Ils connaissent leur travail et vous pourrez appliquer quelques conseils ci-dessous pour booster vos ventes, mais les points suivants s’appliquent a priori davantage à de l’autoédition.

Ne vous cachez pas derrière votre écran, je sais que vous aussi vous rêvez d’avoir des gens qui lisent votre bouquin. Et quand je dis « des gens », j’exclus volontaire tante Josiane et cousin Paul. Vous voulez des « vrais » gens, ceux que vous n’avez pas soudoyés d’un regard plein d’amour, ceux que vous ne connaissez ni d’Eve ni d’Adam.

  • Mettre à disposition votre roman

Rien de plus simple que d’avoir des lecteurs, si vous voulez qu’on vous lise, mettez à disposition votre œuvre ! Avec l’avènement des plateformes de téléchargement des ebooks, vous avez l’embarras du choix… et les lecteurs aussi.

Je vous ai préparé un article complet sur la diffusion d’un roman. Si vous ne savez pas quelle plateforme choisir, comment vous y prendre, allez y jeter un œil.

  • Faites-vous/votre roman connaître

Votre nom ne dit rien à personne et votre roman est noyé dans le million d’ouvrages disponibles. Alors, distinguez-vous, créez-vous votre notoriété. Pour cela, le 21ème siècle vous aide grandement en mettant à votre disposition un outil formidable qui s’appelle… Internet !

Créez-vous une page Facebook, un compte Instagram, un blog, etc. Multipliez les moyens d’être vu, à condition bien sûr de réussir à animer le tout. La stratégie des réseaux sociaux pourrait me faire écrire des heures durant. Je ne traiterai pas de l’optimisation de vos points de contact dans le détail, mais ayez en tête que vous devrez :

  • publier régulièrement
  • créer du contenu de qualité
  • mettre le paquet sur le visuel
  • animer votre communauté (en répondant aux commentaires par exemple)

C’est du boulot.

  • Offrir votre livre

Je vous entends crier au scandale que tout travail mérite salaire. Si je suis d’accord sur le principe, je pense aussi parfois qu’il faut mettre de l’eau dans son vin (c’est une métaphore, ne le faites pas, c’est dégoûtant. Et si vous consommez de l’alcool, c’est avec modération bien sûr). Vous êtes inconnu, votre livre aussi et vous voulez que des gens se jettent dessus. C’est improbable avouez-le. Alors pourquoi ne pas organiser un jeu concours lors du lancement pour offrir à 1, 3 ou 5 lecteurs votre livre au format ebook ? C’est un investissement moindre pour vous et vous récupérez ainsi les coordonnées de votre futur lecteur. Pensez bien à faire un règlement si vous faites un jeu-concours et à demander une « contrepartie » comme un commentaire sur la plateforme de téléchargement, un message sur les réseaux sociaux, ou toute autre chose qui pourrait vous être utile. Attention cependant, un cadeau est un cadeau, ne le transformez pas en pomme empoisonnée. Vous pouvez demander un avis en échange, mais vous ne pouvez pas l’imposer. Restez un auteur cool que l’on a envie d’apprécier pour ses écrits et sa personne.

  • Créer un lien avec le lecteur

Allez à la rencontre de vos lecteurs. Physiquement si vous arrivez à convaincre une librairie de vous laisser venir dédicacer (et que vous avez opté pour des tirages papier), ou virtuellement si c’est plus simple pour vous. Pour cela, vous devez écouter vos lecteurs et les rendre prescripteurs. Peut-être aimeriez-vous rencontrer un auteur que vous appréciez ? Mais comme vous faites partie des nombreux fans, c’est quelque chose d’exclu. Là, avec une petite base de lecteurs seulement, vous pouvez vous permettre de les choyer, individuellement.

  • Faire de la publicité

Pour accroître votre base de lecteur, vous devrez vous faire connaître encore plus. Pour cela, la publicité vous aidera. Amazon vous propose ses services pour vos ebooks publiés sur sa plateforme. Facebook, Instagram, tous les réseaux sociaux pourront vous aider à aller toucher des lecteurs potentiels. Attention, j’ai dit « potentiels », car d’expérience vous gagnez surtout en visibilité, en trafic vers votre site web, mais pas vraiment en ventes. C’est complémentaire à la publicité des plateformes de ebook et à vos actions physiques (dédicaces, salons, etc.). Le problème c’est que la publicité demande un investissement, et pas seulement en temps, mais aussi financier. Ça peut ne pas être très cher, mais c’est toujours un coût. À voir si le jeu en vaut la chandelle.

  • S’investir

Si vous n’aimez qu’écrire et pas faire la promotion de ce que vous avez produit, alors l’autoédition va être compliquée. Sachez que les lecteurs ont à disposition de très nombreuses propositions de lecture et vous, simple mortel parmi tant d’autres, aurez du mal à émerger. Sachez que c’est comme ça pour beaucoup de monde. Certains ont trouvé quelques « recettes » qui fonctionnent et les partagent, d’autres appliquent à la lettre, mais ne réussissent pas à faire de ventes. Investissez-vous dans ce que vous faites. Si vous ne faites rien, vous n’obtiendrez rien.

Et ensuite ?

Vous vous êtes lancés, vous avez vos premiers lecteurs, mais vous souhaitez optimiser vos ventes ? Retrouvez mes articles pour vous aider !

Sinon, mon dernier conseil sera le suivant : un livre c’est bien, deux c’est mieux. En effet, il a été prouvé qu’avoir plusieurs romans à son actif aidait pour la vente. Si un lecteur a bien aimé ce que vous avez écrit, alors il pourra vouloir lire un autre de vos livres ce qui est bénéfique à toute votre bibliothèque. De même, avoir plusieurs livres à proposer est rassurant. Un lecteur qui vous aime ne sera pas freiné par le fait que vous ne puissiez rien lui proposer d’autre et avoir plusieurs romans disponibles montre que vous n’êtes pas un nouvel entrant parmi tant d’autres, vous êtes un auteur, point.

 

6 réflexions au sujet de “Comment écrire un livre qui marche ?”

Répondre à Faut-il choisir un nom de plume quand on est auteur ? | Anne-Laure Bailey Annuler la réponse

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