L’histoire d’Helen Keller, l’incontournable de toute une vie

Bon, OK, je vous l’accorde, à la lecture du titre, vous vous êtes peut-être dit « mouais, incontournable de toute une vie, c’est plutôt La Peste de Camus ou Crime et Châtiment de Dostoïevski ». Je vais crever l’abcès tout de suite. En ce qui concerne le premier, j’en ai lu la moitié seulement, quant au second, je ne l’ai jamais ouvert et j’ai relu trois fois le nom de l’auteur pour être certaine de l’avoir correctement orthographié. Une fois que cela est dit, je mets les choses à plat ; dans mes articles je vous propose mon ressenti, libre à vous de ne pas être d’accord ou de me recommander un livre à côté duquel je ne devrais pas passer !

Bref, revenons à Helen. Une amie m’a offert le livre pour mes 10 ans. De vous à moi, même si je ne vois pas le temps passer, c’était il y a près de 20 ans. Je l’ai lu… beaucoup de fois. Mais pourquoi ce livre ?

L’histoire d’Helen Keller de Lorena A. Hickok

Ce livre est une biographie, on parle donc d’une histoire vraie. C’est important de le préciser, car après avoir lu ce livre, je suis quasiment sûre que vous trouverez votre vie bien facile par rapport à celle de cette petite fille. Vous allez me dire, des histoires tristes, il y en a. Des enfants à qui il arrive des trucs pas cools, on en connaît. Oui, mais non. Mon propos n’est pas de vous trouver le livre le plus déprimant qui soit, de faire pleurer dans les chaumières ou de vous montrer à quel point vous devriez être heureux de ce que vous avez. Non. D’autant plus que l’histoire d’Helen Keller n’est pas désespérante, mais porte un message fort. Un message qu’il me semble important de garder en tête tout au long des épreuves de la vie : garder espoir.

OK, j’en ai trop dit sans vous dire de quoi il en retourne. Alors, c’est parti pour le pitch ! Helen Keller est à la naissance une enfant somme toute ordinaire qui, à la suite d’une maladie dans son jeune âge, devient sourde, muette et aveugle. Oui, elle cumule les handicaps je vous l’accorde et je vous entends déjà dire « toujours plus ». Mais je me permets de vous rappeler que l’on parle d’une histoire vraie, je répète, une histoire vraie ! Cette jeune enfant se retrouve donc privée de trois de ses sens au sein d’un foyer aimant, mais complètement dépassé. Le roman suit alors l’arrivée d’une jeune institutrice, Anne Sullivans, qui va tenter de nouer un lien avec Helen et lui apprendre à communiquer. Imaginez-vous, si vous perdiez la parole, l’ouïe et la vue, comment pensez-vous pouvoir interagir avec les autres ?

Pourquoi j’ai aimé ?

Parce que le livre montre de vrais sentiments. Helen est capricieuse, ses parents la laissent faire et son institutrice se dévoue corps et âme alors que tout semble contre elle. Mais surtout, parce qu’à l’âge où je l’ai lu, j’avais très peu été confrontée au handicap. Pour moi, à l’époque, tout le monde voyait, parlait, entendait, touchait, sentait, comme tout le monde. Enfin, comme moi. Et à l’époque je me suis donc passionnée pour cette histoire et surtout par le fait d’apprendre à communiquer avec les gens qui ne communiquent pas comme moi. Je me suis mise à apprendre l’alphabet de la langue des signes (fourni à la fin du livre de poche que j’avais) et puis je me suis constitué, sous forme de jeu, une écritoire pour écrire en braille. Après quelques semaines/mois, l’idée m’est passée. Il y a 20 ans, internet en était aux prémices, YouTube pas encore né et tout me passionnait l’espace de quelques jours. C’est dommage, mais c’est ainsi.

Ce livre parle du handicap, c’est bien, mais ce n’est pas tout. Anne Sullivans rivalise d’inventivité, de motivation et d’espoir pour parvenir à ses fins. Attention spoiler alert, elle a eu raison. Bon, en même temps, je vous l’ai dit, Helen Keller a existé et le livre dont je vous parle est une biographie, donc comme toute biographie, si vous connaissez le personnage dont le roman traite, vous connaissez la fin. Ce roman vaut vraiment le détour, que vous ayez 10 ans, 40 ans ou 70 ans. Lorena A. Hickok nous raconte cette vie avec une telle simplicité qu’on ne peut qu’être happé par l’histoire. On veut qu’Helen nous parle, nous raconte. Il y a un passage très marquant dans le livre qui montre la rupture entre le monde du silence et de la communication. Je vais me taire ici, parce que cet épisode présente la façon dont Anne réussit à sortir Helen de son monde sans bruit et sans images. Et je pense que cette partie vaut vraiment le coup d’être lue, l’auteure la raconte bien mieux que moi.

Pour finir ce long éloge à ce roman pourtant court, je vous invite à vous en procurer un exemplaire. Les éditions Pocket Junior (PKJ pour les intimes) l’estampille par exemple « Trésor de lecture » et à mon sens, cela est bien mérité. Le livre est paru pour la première fois en 1958, Helen ayant vécu de son côté de 1880 à 1968 !

Enfin, si vous l’avez lu ou que vous souhaitez simplement vous renseigner sur Helen Keller, internet est votre ami. Vous découvrirez ainsi que cette Américaine est la première personne handicapée à avoir obtenu un diplôme universitaire, qu’elle a écrit 12 livres et fait campagne pour le droit de vote des femmes, entre autres. 

J’espère que cet article vous aura donné envie de lire L’histoire d’Helen Keler de Lorena A. Hickok. Si vous l’avez lu, n’hésitez pas à partager votre opinion en commentaire. 

Je vous donne rendez-vous prochainement pour un nouvel article sur un autre livre fétiche de ma bibliothèque. 

En attendant, vous pouvez également retrouver ma critique du livre Le Passeur de Loris Lowry

Bonne lecture !

2 réflexions au sujet de “L’histoire d’Helen Keller, l’incontournable de toute une vie”

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