Dans cette série de portraits d’auteurs, venez découvrir des écrivains et leur parcours. Auteurs autoédités, en maison d’édition, pour le plaisir d’écrire, de transmettre ou pour en faire son métier, chacun vit sa propre expérience.
Retrouvez ces parcours inspirants au travers d’interviews exclusives.
Aujourd’hui, nous rencontrons Franck J. Matthews, un auteur autoédité qui vit de sa plume. Il nous donne de précieux conseils, tout en sincérité. Je ne veux pas trop vous en dire, mais croyez moi, il se peut que vous croisiez des licornes.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Franck J. Matthews, j’ai 30 ans et je viens de région parisienne. J’écris pour le plaisir depuis une quinzaine d’années, mais je ne suis devenu écrivain à plein temps qu’en 2020. Depuis, j’ai publié 7 romans et je vis intégralement de ma plume depuis peu.
Pourquoi avez-vous commencé à écrire ?
Quand j’avais quinze ans, j’ai reçu le troisième tome d’une trilogie dont j’attendais de découvrir la fin depuis longtemps. Dès que je l’ai eu dans les mains, je ne l’ai pas lâché. Je l’ai fini en un jour. Je l’ai beaucoup aimé, mais il m’a laissé un sentiment de pas assez. Je voulais faire plus que lire des histoires, je voulais en créer. Alors, je me suis levé du canapé et j’ai écrit mes premières lignes. Et je n’ai jamais arrêté depuis.
Comment vous est venue l’idée d’écrire votre premier roman ?
J’ai commencé à lire de la fantasy très jeune, donc tout naturellement, c’est vers ce genre littéraire que je me suis tourné quand j’ai voulu écrire. En revanche, les détails étaient assez confus dans ma tête. Je me suis lancé sans réelle préparation. J’ai fini par passer mon temps à revenir en arrière pour faire des modifications, ce qui m’a poussé à abandonner ce premier projet. J’ai ensuite pris mon temps pour bien prévoir le suivant et c’est ainsi que j’ai réussi à écrire le premier tome de ma trilogie désormais disponible à la vente.
Avez-vous envoyé vos manuscrits à des maisons d’édition ? Si oui, pourquoi vous être lancé et comment avez-vous procédé ?
J’ai envoyé mon premier roman à quelques très grosses maisons d’édition quand je venais de le finir. Chaque maison d’édition a ses exigences quant à l’envoi des manuscrits (postal ou digital, avec ou sans lettre de présentation, etc.), donc il faut savoir s’adapter. C’était le seul mode d’édition que je connaissais à l’époque, mais j’ai rapidement entendu parler de l’auto-édition. Et depuis, j’ai décidé de rester avec ce mode d’édition pour de nombreuses raisons : indépendance, revenus plus importants, absence de pression ou de malhonnêteté de la part des éditeurs… C’est certes beaucoup plus de travail, mais on ne dépend que de soi-même pour réussir. Sans compter que de plus en plus de maisons d’édition sont reconnues pour leur atmosphère toxique et le harcèlement subi par leurs employés et leurs auteurs.
Vous avez lancé une campagne de financement participatif. Comment vous est venue l’idée et quels sont les points positifs et négatifs que vous en avez retirés ?
J’ai eu l’idée de cette campagne ulule tout simplement en voyant d’autres amis auteurs en faire. Comme je sortais le troisième tome de ma trilogie à l’époque, j’ai pensé que c’était le bon moment. J’en retiens que c’est énormément de travail (préparation de la campagne, contact des imprimeurs, des entreprises pour les goodies, des graphistes pour les visuels, etc.) pour un retour sur investissement non garanti. Dans mon cas, j’ai perdu de l’argent avec cette campagne parce que les goodies ont coûté beaucoup plus cher que prévu à cause d’une faible demande des « gros » goodies. Certains rencontrent un réel succès avec ces campagnes, donc je ne veux démotiver personne, mais je n’en referai pas avant un long moment. C’est trop d’investissement en temps et en argent pour un résultat fluctuant.
Vous autoéditez actuellement vos romans. Pourquoi avoir choisi ce mode d’édition ?
Pour l’indépendance principalement. Je dois certes tout gérer de l’écriture à la publication en passant par les relectures, le design de la couverture ou encore la mise en page, mais je préfère ça à confier mon œuvre à un éditeur sans savoir ce qu’il va en faire. Je vois beaucoup trop d’amis auteurs en guerre avec leur éditeur pour consentir à abandonner mes droits sur un de mes romans. Sans compter le taux ridicule des droits d’auteur en maison d’édition qui s’élève en moyenne à 10 % du prix de vente contre 60 % pour un ebook et 28 % pour un broché en auto-édition dans mon cas.
Comment réalisez-vous vos couvertures ?
Je fais appel à un professionnel. La couverture est la première chose qu’un lecteur voit, la première chose qui peut éveiller son intérêt. Je crois fermement qu’il faut savoir investir dans la réalisation de la couverture pour s’assurer que le livre soit le plus vendeur possible. Cela représente parfois une somme importante (je paye en moyenne 400 € par couverture), mais le rendu en vaut la peine. Les lecteurs remarquent immédiatement les couvertures « d’amateurs » et cela réduit fortement la capacité de vente.
Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner aux auteurs qui se lancent actuellement dans l’aventure ?
Je recommande en premier lieu de bien s’entourer. On écrit certes nous-mêmes nos histoires, mais écrivain est loin d’être un métier solitaire. Le soutien de l’entourage, le partage d’idées et la confiance accordée aux bêta-lecteurs sont notamment des éléments essentiels à la vie d’auteur. Je conseillerais également de bien déterminer ses objectifs. Pourquoi écrit-on ce roman ? Pour le plaisir de dire qu’on a publié un livre ? Pour le faire lire à ses proches ? Pour le vendre au grand public et essayer de vivre de sa plume ? Il n’y a pas de mauvaise réponse, mais toute la procédure de publication change en fonction de cette fameuse réponse.
Quels sont vos projets d’écriture actuellement ?
Je suis un peu touche-à-tout au niveau des genres littéraires. Pour l’instant, j’ai surtout publié de la fantasy, mais mon dernier roman en date est une romance historique. En ce moment, je suis en pleine écriture d’un roman d’urban fantasy humoristique qui se passe à notre époque en France, mais dans lequel des licornes sont entièrement intégrées à notre société. Il devrait sortir en septembre, et ensuite, j’écrirai le premier tome d’une longue saga de fantastique mêlée de SF et d’Histoire.
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