Portraits d’auteurs : Elisabeth Jouvin

Dans cette série de portraits d’auteurs, venez découvrir des écrivains et leur parcours. Auteurs autoédités, en maison d’édition, pour le plaisir d’écrire, de transmettre ou pour en faire son métier, chacun vit sa propre expérience.

Retrouvez ces parcours inspirants au travers d’interviews exclusives.

Aujourd’hui, nous rencontrons Élisabeth Jouvin, qui nous fait le plaisir de revenir sur la genèse de sa première romance de Noël. Elle nous donne d’importants conseils pour accompagner la sortie d’un roman et pour cultiver sa créativité.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, je m’appelle Élisabeth, j’ai 43 ans 1/2 (très important le et demi, je plaisante). Je suis une auteure française, originaire du sud-ouest. Avant j’ai été longtemps aide-soignante, puis je me suis remise à la lecture, la romance principalement pour m’évader de mon quotidien, et j’ai découvert l’écriture et depuis j’aimerais me professionnaliser en tant qu’auteure.

Pourquoi avez-vous commencé à écrire ?

J’ai commencé l’écriture il n’y a pas si longtemps que ça, en 2018 suite à des soucis de santé. Avant de me lancer, j’étais bêta-lectrice pour une auteure, qui a créé une masterclass d’écriture pour jeunes écrivains, je l’ai donc suivie. Et cela m’a donné le coup de boost dont j’avais besoin. Écrire et être publiée a toujours été un rêve (comme beaucoup, je pense), et mes ennuis de santé ont été également le bon moment pour me lancer. L’écriture me permet de faire passer des messages dans mes histoires, mais aussi partager des moments drôles qui feront rire et sourire les lecteurs. C’est un partage, et maintenant que j’y ai goûté, je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin.

Comment vous est venue l’idée d’écrire votre premier roman ?

Alors c’est parti d’une discussion avec une amie auteure. Après avoir participé à mon premier concours (mon texte a d’ailleurs fait partie des dix sélectionnés pour un recueil de nouvelles), je voulais écrire une vraie histoire, donc on a fait un brainstorming, comme on dit. Et elle m’a suggéré de démarrer par une histoire de Noël, quelque chose de léger. Et on est partis sur un délire d’y ajouter un chien, j’ai renchéri en disant « et pourquoi ne pas lui donner la parole, le faire parler comme un humain ». Elle m’a dit « OK allez c’est parti ». Je tenais mon idée de romance. J’ai mis en scène un pauvre bébé chien abandonné par son maître, peu de temps avant les fêtes de Noël, je l’ai fait s’exprimer et jouer les entremetteurs. D’ailleurs dans les retours de lectrices, une très grande majorité a trouvé l’idée géniale, Woufie a beaucoup plu. Personnellement, je préfère écrire à la première personne et au présent, car je trouve plus facile à travailler et on est vraiment dans le feu de l’action et dans la tête des personnages. On ressent avec plus d’intensité les émotions et sentiments. Les lectrices peuvent s’identifier plus facilement. Mais je ne suis pas contre d’écrire un jour un roman à la troisième personne et pourquoi pas au passé. Cela peut être un très bon exercice et challenge. C’est bien de sortir de sa zone de confort et prendre quelques risques.

Pourquoi écrire sur cette thématique des Romances de Noël ? 

Je suis moi-même une grande fan, plus des téléfilms que des romans de Noël. Même si j’en loupe un, j’essaie de le regarder en replay. En cette période de fête, cela apporte de la magie dont on a bien besoin. Ce sont des romances doudous sans prise de tête et côté écriture, cela demande moins de préparation qu’un roman. Pas besoin de faire des fiches personnages ou un plan très détaillé. On peut plus facilement se laisser aller au feeling et porter. Et puis si on tient un sujet original, on peut embarquer son lectorat facilement. Comme j’ai eu avec Woufie. Ou pour ma dernière romance, cette correspondance épistolaire entre un soldat et une jeune femme solitaire. C’est pas des situations que l’on retrouve dans la vraie vie, ça laisse rêveur. Donc, j’ai eu envie de leur donner vie. Il y a un téléfilm de Noël où il est question de correspondance justement « Le Noël des héros », un de mes préférés.

Comment vous êtes-vous lancé dans l’envoi de votre manuscrit aux maisons d’édition ?

Avant d’être romancière, j’ai fait partie de deux comités de lecture pour deux maisons d’édition. Du coup cela m’a permis de faire la connaissance de plein d’auteurs qui m’ont aidée en me donnant des noms de maisons d’édition sérieuses. Mais c’est par les réseaux sociaux que j’ai entendu parler de celle qui allait me publier, Alter Real. Quand j’ai visité leur site et vu qu’ils acceptaient les manuscrits qui mettent en avant les animaux, j’ai pas hésité. Même si j’ai soumis à d’autres maisons d’édition, je l’ai ciblé en priorité, et j’ai bien fait. Un mois seulement après la soumission, l’éditrice m’a contactée pour me dire que mon roman lui avait beaucoup plu et qu’elle voulait me signer. Pour bon nombre de maisons d’édition, la soumission se fait soit par un formulaire en ligne, soit par email. C’est les deux modes que j’ai utilisés, je n’ai envoyé aucun manuscrit imprimé en courrier postal.

Vos deux premiers romans sont édités par une maison d’édition. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre relation avec votre éditeur ?

Alors une fois que le manuscrit est accepté, il passe par le travail éditorial de correction et de réécriture avec une relectrice. Elle va surligner tout ce qui doit être amélioré (psychologie d’un personnage pas assez travaillé, des descriptions manquantes de lieux où se situe l’histoire, etc.), elle va faire des suggestions aussi sur les dialogues pour y mettre plus de tons et de gestuelle, pour ne pas qu’il paraisse figé. Quand vous avez fait ça, hop retour à l’éditrice qui va le lire voir si ce que vous avez fait. S’il y a besoin d’une deuxième correction, elle nous le retourne pour fignoler. Puis il passe entre les mains d’une correctrice qui va traquer le manuscrit sur le fond et la forme, corriger toutes les fautes, faire la mise en page. Puis vient la lecture du Bon à tirer. Là, l’auteur va relire son texte pour traquer les dernières incohérences restantes, une virgule oubliée. Mais à ce stade-là, les corrections et réécritures ne sont plus appliquées. Toutes ces étapes se font sous œil de lynx de l’éditrice. Si besoin on peut la joindre, car on peut être en désaccord avec une annotation de la relectrice et dans ce cas il faut trouver une solution. Pour ma part, cela s’est toujours bien passé. En tout cas c’est un travail d’équipe, avec des deadlines (traduire par date butoir) de renvoi à respecter pour que la sortie du livre ne soit pas retardée. Voilà à peu près comment, cela se passe.

Quelles sont aujourd’hui toutes vos « taches » en tant qu’auteur ? 

Une fois que le livre est sur le point d’être publié, le boulot ne s’arrête pas là. Communication sur les réseaux sociaux est cruciale. Quand c’est un premier roman, une présentation de soi est importante. Tout comme de parler de notre univers. Puis vient le moment de présenter nos personnages, la couverture et le résumé, mais aussi des extraits pour attirer le lectorat. Si on a l’occasion d’avoir une séance de dédicace, il faut communiquer également. En fait la com ne doit pas se limiter à parler uniquement de nos sorties de livres. Si on veut créer un lien avec notre lectorat, il faut être assidue, trouver en permanence des idées de publications. Cela peut être aussi partager ses lectures du moment, un film vu au cinéma, une exposition.

J’ai eu l’occasion de faire des séances de dédicace chez moi à l’espace culturel Leclerc. Dans l’ensemble les gens sont curieux et viennent poser des questions, même s’ils n’achètent pas forcément. Ils sont relativement bienveillants. Bon, certains vous prennent également pour le bureau des renseignements, ou l’empaqueteuse de paquets cadeaux, véridique. Avec des romances de Noël, difficile d’être présente à des salons en revanche, mais j’ai bon espoir d’y participer avec mes prochaines sorties. Tout comme je songe cette année à créer ma mailing liste. Car si un jour Facebook et Instagram s’arrêtent, il restera toujours l’email pour communiquer avec les lecteurs. Même si la communication demande tout autant de travail que l’écriture, sinon plus, on ne peut pas négliger cette étape si on veut vendre. Je préfère plus la communication écrite, que m’afficher en vidéo sur les réseaux. J’ai un peu de mal avec cet aspect-là, même si j’ai participé récemment avec d’autres collègues auteures à une chasse aux trésors (mes reels sont sur Instagram et Facebook).

Vous avez également écrit une nouvelle qui s’inscrit dans un recueil disponible sur Amazon. D’où est né ce projet ?

Alors ce recueil Promesses d’espoir auquel j’ai participé, est le fruit d’une collaboration de trois auteures formidables qui ont créé l’association Nos plumes pour vous. Le but des recueils est de récolter des fonds pour des associations. Pour Promesses d’espoir, les fonds obtenus ont été reversés pour les chiens guides d’aveugles de l’Île-de-France. Je suis également amie avec l’une des trois auteures, et quand elle m’a présenté le thème, le handicap, j’ai pas hésité à dire oui. Déjà, car en temps qu’ancienne soignante, il ne m’était pas trop difficile de trouver une idée. Et puis le handicap est un sujet sensible, tout le monde peut y être confronté un jour pour soi ou un de nos proches. Ça a été un honneur et une fierté de participer à ce projet.

Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner aux auteurs qui se lancent actuellement dans l’aventure ?

Faites-vous confiance, non vos écrits ne sont pas nuls ou bons pour la poubelle. Avec un peu d’aide, vous aussi vous pouvez réaliser votre rêve. Écrire une bonne histoire ça s’apprend. Il existe d’excellentes masterclass. Je pense à celle de Licares, sur leur chaîne YouTube. Lucie Castel, l’une des principales fondatrices, dispense des conseils d’écriture dans des podcasts très intéressants. Et par email aussi. Si vous avez la possibilité de faire lire vos écrits par une bêta-lectrice, faites-le. D’ailleurs, suite au retour d’une des miennes sur un futur roman, cela m’a donné l’idée d’écrire plusieurs post sur Instagram principalement où j’aborde le sujet : son rôle, où les trouver, pro ou bénévole, etc. Et puis lire. Car lire, permet de cultiver son imagination et enrichir son vocabulaire.

Avez-vous d’autres projets d’écriture ?

Oui :). Mon prochain roman va sortir l’année prochaine dans une autre maison d’édition, car l’histoire correspond plus à leur catalogue de publication. J’ai fini l’écriture d’une autre histoire dont j’attends le retour de ma deuxième bêta, pour pouvoir passer à la réécriture, avant de la soumettre. Et une liste longue comme mon bras de futures histoires à écrire, dont des spin off, une dark, une trilogie policière et encore plein d’autres. Quand on commence à écrire, c’est fichu, les idées affluent tout le temps c’est sans fin !

Pour retrouver toute l’actualité d’Élisabeth Jouvin c’est ici :

https://linktr.ee/ElisabethJouvin?fbclid=IwAR1j8MN4jOpN0VW_-RclnEgmusfLrEF4QRPaZ-YrtWozo2YRa5Loc5bdtAw

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