Dans cette série de portraits d’auteurs, venez découvrir des écrivains et leur parcours. Auteurs autoédités, en maison d’édition, pour le plaisir d’écrire, de transmettre ou pour en faire son métier, chacun vit sa propre expérience.
Retrouvez ces parcours inspirants au travers d’interviews exclusives.
Aujourd’hui, nous rencontrons Jennifer Moulin, auteure de Serre-moi. Ce livre, écrit en 3 mois, reflète son vécu de maman dans les difficultés du processus afin de diagnostiquer son fils autiste.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Jennifer Moulin, j’ai 35 ans, je vis à Romilly-Sur-Andelle dans le 27 et je suis surveillante de cantine à l’école de mon village. Je suis mariée et j’ai trois enfants.
Pourquoi avez-vous commencé à écrire ?
J’ai toujours adoré lire et à l’école, bizarrement, j’adorais faire des rédactions ! J’ai certaines capacités rédactionnelles. Mais ce qui m’a donné envie d’écrire c’est la difficulté du processus afin de diagnostiquer mon fils autiste. J’avais besoin de vider mon sac, de crier ma rage et l’envie que les gens sachent à quel point ce n’est pas normal d’être si seule dans cette démarche.
Comment vous est venue l’idée d’écrire votre premier roman ?
Pour le sujet cela a été facile : mon fils. J’ai choisi de l’écrire très simplement, avec mes mots de maman, le but étant que mon livre fasse bouger les choses même si je sais pertinemment que je ne changerai pas le monde. Mais j’ai envie d’essayer pour ne rien regretter et me dire que j’aurais fait ce que j’ai pu.
Que souhaitez-vous montrer à travers votre livre ? Et quel public lecteur visez-vous ?
Je vise un lectorat assez large, même si je sais que mes lecteurs seront principalement des personnes atteintes de près ou de loin par ce trouble. Je vise large, car ce ne sont pas aux personnes concernées que je vais apprendre que les démarches sont longues, compliquées et tellement chronophages et énergivores. Je compte envoyer mon livre à certains politiciens ainsi qu’à l’Élysée. Je vais aussi l’envoyer à quelques personnalités connues, on ne sait jamais…
Quel type d’édition avez-vous choisi ? Pourquoi ?
J’ai choisi l’autoédition, car je ne suis pas patiente ! Je n’avais pas le courage d’attendre après une maison d’édition, puis peur des refus. J’aime bien tout contrôler aussi, je voulais que mon livre soit exactement que je voulais même s’il n’est pas parfait.
Avez-vous été aidée pour la relecture, la mise en page, la couverture, etc. de votre livre ?
Oui, beaucoup et heureusement, car je suis fâchée avec la conjugaison ! Une amie assistante d’éducation m’a corrigée, et ma cousine est graphiste donc elle m’a fait la mise en page et la couverture, mais elle habite en Allemagne et a un autre métier également donc c’était parfois compliqué.
En autoédition, vendre ses livres est un vrai défi. Comment organisez-vous le « marketing » de vos livres ?
C’est le revers de la médaille de l’autoédition : le manque cruel de visibilité, mais j’ai plusieurs pistes. Je vais faire des salons, mais ils sont rares dans le coin et souvent à thèmes. J’ai publié un post sur Facebook, dans des groupes de ventes, des groupes sur les troubles autistiques. J’ai aussi fait faire par ma graphiste des flyers, que je vais pouvoir distribuer aux alentours dans les commerces. J’ai contacté plusieurs journaux locaux. Je compte sur la publicité qui marche le mieux : le bouche à oreilles !
Comment arrivez-vous à conjuguer votre travail de tous les jours et l’écriture ?
Cela a été facile pour moi, travaillant à la cantine je ne travaille que 2 h par jour et quatre jours par semaine. De plus j’ai un niveau BAC secrétariat, ce qui fait que je tape assez vite sur un clavier. Pour finir comme c’est mon vécu que j’ai retranscrit, je n’ai rien eu besoin d’inventer, cela a été assez fluide, j’ai écrit mon livre en 3 mois.
Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner aux auteurs qui se lancent actuellement dans
l’aventure ?
Je leur conseillerai de se faire aider, c’est presque impossible de le faire seul, l’autoédition est assez exigeante, il faut s’armer de patience.
Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
Oui, une suite dans 3 ans. Pour donner des nouvelles de Timéo, de son entrée au collège (qui me terrifie). Peut-être aussi, donner de bonnes nouvelles sur les choses qui auront changé suite à la distribution de mon livre aux politiciens.
Pour retrouver le livre Serre-moi de Jennifer Moulin, c’est ici : https://www.amazon.fr/Serre-moi-Prenez-temps-dentrer-bulle/dp/B0B2TVKS9
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