L’auteur autoédité, un entrepreneur !

Aujourd’hui pou cet article, je souhaite vous parler de tout ce qui se cache derrière « l’autoédition ». Pour ceux qui ont les mains dedans, vous le savez certainement, mais pour ceux qui découvrent les joies de la publication par soi-même, cela peut aider.

Un statut d’entrepreneur

L’auteur autoédité était forcément, avant janvier 2021, un entrepreneur sous le régime à minima de l’autoentreprise/microentreprise. Depuis le début de l’année 2021, l’auteur indépendant peut choisir un statut d’artiste auteur. Qu’importe le choix, l’auteur est à la tête de son business et doit le gérer comme s’il gérait une entreprise.

Des tâches multiples dépassant le simple cadre de l’écriture

On peut penser qu’un auteur n’a qu’à écrire et puis voilà. Dans les faits, un auteur autoédité doit bien entendu écrire son roman, mais d’autres tâches lui incombent comme :

  • Rechercher des prestataires pour les réalisations qu’il ne peut faire lui-même comme la correction professionnelle, la création de visuels de couverture, etc. Comme dans toute bonne relation commerciale, il doit également entretenir son réseau, négocier quand cela est nécessaire et gérer le suivi des prestations.
  • Rendre son travail « vendable ». Un simple fichier Word n’est pas suffisant pour se lancer, si pour l’ebook il n’y a rien de bien compliqué, tout se corse pour le format papier. Si l’auteur ne veut pas trop investir, il devra lui-même mettre en forme son livre pour les tirages papier, et bien sûr, trouver un imprimeur (mais on rejoint le premier point).
  • Mettre à disposition ses écrits ; sur les librairies en ligne, mais également physiques. Un travail de prospection est nécessaire ainsi qu’un rôle de commercial auprès des libraires notamment.
  • Faire en sorte que le livre se vende. Je pense que c’est la partie que l’on pourrait détailler le plus, mais je vais volontairement limiter mes propos. Un livre ne se vend pas tout seul. Un auteur autoédité est bien souvent inconnu. Son nom seul ne fait pas vendre. Il faudra donc maîtriser le marketing du livre pour le promouvoir auprès de la bonne cible. Cela peut vouloir dire : maîtriser les réseaux sociaux, se déplacer sur les lieux de vente, faire de la publicité, etc.
  • Gérer son entreprise : déclarer ses revenus, déduire quand il le faut, etc.

Tous ces efforts ne paieront pas si l’investissement de base n’est pas suffisant. Un investissement en temps bien sûr, mais aussi financier parfois.

Des investissements difficiles à maîtriser

L’auteur autoédité a parfois un autre travail, un travail qui lui permet de gagner de l’argent. Si vous êtes salarié, vous maitrisez en partie vos entrées d’argent et vous ne vous préoccupez pas des charges de votre patron. Si vous êtes indépendants, vous avez déjà une bonne vision de ce qui va vous arriver en tant qu’autoédité.

L’auteur normalement sait écrire, mais n’est pas comptable ni publicitaire. Pourtant, un auteur autoédité doit gérer une partie financière, déclarer ses revenus, payer ses cotisations, etc. Un joyeux bazar quand on ne sait pas comment s’y prendre et/ou que l’on n’a pas envie d’apprendre.

Auteur autoédité, je vous invite à être curieux et débrouillard ! Il est en effet relativement complexe de gérer ses investissements. Si la partie financière peut être facilement réglée, votre investissement personnel est difficile à chiffrer. Chaque personne étant différente, un auteur autoédité peut très bien passer seulement quelques minutes par mois pour gérer l’administratif de son activité, mais il peut aussi y passer plusieurs heures. Cela va dépendre du niveau de connaissance de l’auteur et de son niveau d’activité. Plus vous vendez, plus vous vous êtes dispersé sur plusieurs plateformes, plus vous proposez de formats, de romans, etc. plus complexe sera votre gestion.

Concernant les investissements financiers, chaque auteur pourra choisir sa formule. Vous pouvez vous autoéditer sans débourser un centime. La gestion est de ce fait, très simple. Mais vous allez peut-être vouloir faire des essais publicitaires sur les réseaux sociaux, tenter de monétiser les clics sur Amazon, etc. Plus vous serez ouverts à découvrir de nouvelles méthodes de promotion, plus vous gèrerez de complexité, mais plus vous aurez de chance de vendre également.

Alors, quel budget allouer à votre activité ? Quel temps y consacrer ? Seul vous pourrez définir ce que vous êtes prêt à investir.

Une personne qui crée le produit et gère l’entreprise

Un auteur autoédité est multi casquettes. Et il a cette formidable possibilité de gérer à la fois le produit qu’il offre à la vente ET son entreprise. Vous fournissez le produit, votre livre (ou vos livres), vous le commercialiser, vous faites tout du début à la fin ! Vous pouvez même vous affranchir de certains prestataires si vous êtes devenu un pro du graphisme et que vous avez monté un site marchand puissant. Bon, dans la réalité, vous allez certainement toujours devoir passer par Amazon et Kobo, et vous ne fonctionnerez donc pas en parfaite autarcie. Cependant, vous êtes maître d’un très grand nombre d’éléments. Vous pouvez agir sur le produit lui-même, et ça, c’est vraiment le rêve. La qualité n’est pas au rendez-vous ? Vous avez des commentaires négatifs ? Votre couverture n’est pas attrayante ? Votre résumé laisse à désirer ? Vous pouvez TOUT changer, et dans des délais très courts. Un vrai plus pour un chef d’entreprise.

Même si vous devrez vous occupez de taches qui ne sont d’habitude pas dans vos cordes, vous allez avoir l’opportunité d’apprendre à gérer un projet complexe, tout en ayant un minimum de pression. Vous n’aurez certainement pas de salariés, des charges simplifiées, une maitrise du produit, etc. Ce sont de vrais avantages. Profitez d’avoir votre business sans de trop nombreuses contraintes.

Vous pouvez rejoindre ma communauté sur ma page Facebook ou mon compte Instagram. Vous trouverez également sur mon blog de nombreux articles pour vous aider à démarrer dans l’autoédition.

2 réflexions au sujet de “L’auteur autoédité, un entrepreneur !”

  1. Une brève expérience d’écriture.

    Quand il s’agit de se lancer dans un récit, le plaisir d’écrire est certain… quant à pousser l’aventure jusqu’à l’édition, cela reste une tâche très ardue.
    Au départ, c’est une simple envie d’écrire à partir d’une idée, et de réunir tout un tas de notes gribouillées, des fois depuis des années, afin d’échafauder son histoire. Ça aussi, c’est du plaisir.
    Arriver au terme de sa composante et finaliser son manuscrit est également une grande satisfaction.
    Mais après ??? Je ne peux pas laisser ça sur un coin de l’ordi ? Alors, je me lance dans ce vaste monde de la littérature, le monde de l’édition. Pensant naïvement trouver un moyen d’être édité à moindres frais. Avant tout, le but recherché étant celui d’être lu.
    À partir de là, tout se complexifie !
    J’en reviens à mon bouquin, ce dernier a été réalisé entièrement de mes mains, comme une sculpture. Et comme mes moyens restent très limités, je n’ai pu solliciter une correction professionnelle. Le texte se trouve donc brut, sans correction syntaxique. Après l’essai d’un chapitre sur un correcteur en ligne, le résultat m’est revenu plutôt médiocre, de plus, les correcteurs en ligne coûtent cher. Alors, en rassemblant quelques euros, j’ai fait appel à trois profs de français à la retraite dont une, par gentillesse, s’est attelée gratuitement à la tâche, je la remercie au passage. (Les deux autres pas loin de 400 balles, il faut dire qu’il contient 546 306 caractères espaces compris, près de 300 pages). Ces trois corrections seront espacées dans le temps, de manière que chaque prof corrige le travail d’un autre sans le savoir, une astuce qui trompe adroitement, mais qui a le mérite d’être efficace.
    Une fois la dernière correction intégrée, reste la mise en page, trouver un imprimeur, protéger mon œuvre, l’envoyer à la BNF, demander un ISBN, etc, etc. Bref, les incontournables d’une autoédition qui commence à peser d’un certain coût.
    J’ai finalisé mon récit au premier confinement covid 2020 et envoyé à une vingtaine d’éditeurs. Les plus sérieux ne répondent pas, à se demander si c’est véritablement sérieux. Trois contrats me sont revenus enthousiastes, mais demandent quelque part une énorme participation. Novice en la matière, je me suis débattu dans cette jungle pendant trois ans, contournant les arnaques, refusé des contrats à compte d’auteur déguisés en compte d’éditeur, des contrats de louage d’ouvrage déguisé… j’ai presque failli abandonner l’affaire avant de tout reprendre en main. Je suis un peu têtu.
    Le finish me semble à présent correct, mon produit est prêt. Mon fils a retravaillé le graphisme d’une couverture élaborée par mes soins, ce qui donne un plus. J’envoie donc le Bon À Tirer à mon imprimeur qui me retourne 50 exemplaires la veille de noël. Je me suis tout de même offert mon petit cadeau.
    Malgré toutes mes précautions, je trouve encore quelques fautes, des erreurs de centrage, quelques imperfections… Je ne peux en vouloir qu’à moi-même, cela reste un produit artisanal quoi.
    Le monde de l’édition reste aussi laborieux que celui de la musique, dans lequel j’ai évolué pendant plus de 30 ans, où, il ne suffit pas de créer. Il faut embellir son produit, l’empaqueter, le distribuer, le promouvoir, payer, contacter les libraires, marchander leurs pourcentages, organiser des séances de dédicaces, se faire une place sur le marché, guetter les expos… Il faut de l’énergie à revendre quand on se lance dans l’autoédition.
    Tout cela prend la tête de la petite personne que je suis. J’ai donc placé mon roman (version e-book) en téléchargement gratuit sur mon site de sculptures et vends de la main à la main mon manuscrit papier, sans oublier de déclarer mes bénéfices (BNC) en fin d’année (ils ont mon numéro à présent). Mon petit roman s’est tout de même matérialisé, mais c’est une aventure que je ne répèterai certainement pas.
    Désolé que cet article désappointe les aspirants romanciers enthousiastes, il faut écrire c’est sûr !!!
    Même si le nombre de lecteurs diminue de nos jours. Mais à quel prix ? Cette aventure m’a couté en temps, en travail, en argent, tout cela pour satisfaire quoi, mon égo ? Même pas ! Je suis un peu fatigué et dégouté, mais l’affaire a été tentée, point.
    Je félicite celles et ceux qui ont surmonté ces étapes, il faut du talent certes, mais pas que…

    B.L.

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    • Bonjour et un grand merci de votre témoignage !
      Déjà bravo d’avoir concrétisé votre projet. J’espère que votre retour d’expérience pourra en aider certains. Vous faites bien de mentionner les coûts de relecture qui sont rarement gratuits (mais inclus dans les prestations des maisons d’édition classique, donc à compte d’éditeur). Vous avez bien fait de contourner les arnaques des maisons d’édition à compte d’auteur que je ne recommande pas (c’est mon avis).
      Ecrire requiert en effet une certaine motivation. Je suis désolée que vous ne réitériez pas l’expérience, mais il est important de s’écouter. Et il est bon de rappeler que tout travail n’est pas toujours couronné du succès escompter, c’est pourquoi il est important de se fixer des objectifs avant de se lancer.
      Encore merci pour votre commentaire transparent et honnête. Je vous souhaite une bonne continuation dans la ou les activités qui vous motivent le plus !

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