Portraits d’auteurs : Eve C. Mercé

Dans cette série de portraits d’auteurs, venez découvrir des écrivains et leur parcours. Auteurs autoédités, en maison d’édition, pour le plaisir d’écrire, de transmettre ou pour en faire son métier, chacun vit sa propre expérience.

Retrouvez ces parcours inspirants au travers d’interviews exclusives.

Aujourd’hui, nous rencontrons Eve C. Mercé, auteure de littérature de l’imaginaire dans de multiples formats. Choix du programme KDP Select d’Amazon, publication en maison d’édition, recours à un agent littéraire, voilà quelques unes des multiples facettes cette écrivaine qui vous intéressera assurément !

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Hello, je m’appelle Eve C. Mercé, je suis auteure à temps plein depuis 2021. J’ai exercé plusieurs métiers auparavant, j’ai été respectivement assistante sociale, directrice d’un orphelinat au Vietnam, créatrice d’entreprise puis responsable de bibliothèque. Je suis maman d’un petit garçon et mariée, fan de jeux vidéo, jeux de rôle et geek passionnée ! J’habite en France. J’ai plusieurs nouvelles qui sont publiées et disponibles sur Amazon. À côté de cela, j’ai deux séries littéraires sur la plateforme de lecture en streaming « Doors », ce sont les « aventuriers des étoiles » une série SF pour la jeunesse et « Dream » de la SF pour adulte sur laquelle j’écris la cinquième saison en ce moment. Je suis aussi auteure et narrative designer sur les jeux vidéo « Is it love ? » de 1492 Studios. Le premier tome de ma saga de fantasy adulte « les détrônés » est disponible à l’achat sur Amazon et actuellement je travaille sur un one shot de fantasy.

Pourquoi avez-vous commencé à écrire ?

Lorsque j’étais encore à l’école, je passais plus de temps à rêvasser qu’à écouter mes profs. Je m’imaginais vivre des aventures extraordinaires qui m’emmenaient loin des bancs de l’école. Plus tard, j’ai eu envie de raconter les histoires que je continuais à m’inventer le soir pour m’endormir et je me suis lancée plus par plaisir qu’avec l’idée d’en faire mon métier. J’ai mis beaucoup de temps avant de me dire que je pouvais en faire mon quotidien et l’année dernière je me suis enfin lancée ! En France malheureusement, on a encore tendance à voir les auteurs comme un être à part qui bénéficie d’une aura particulière. On entend encore trop qu’auteur n’est pas un vrai métier. C’est la raison pour laquelle j’ai eu autant de mal à me lancer. Auteur est un métier, on peut en vivre, mais cela demande du travail, beaucoup de travail et comme tout entrepreneur, cela demande de prendre des risques, d’avoir une stratégie et de se montrer patient et adaptable.

Vous écrivez des romans et des nouvelles. Avez-vous une préférence sur le format ? Pourquoi ?

De manière générale, j’aime tester beaucoup ! Je pense que lorsqu’on se lance dans un métier, peu importe lequel, il faut se montrer curieux, repousser les limites, ses zones de confort… Il faut toujours apprendre, se montrer humble et accepter de réussir, mais aussi d’échouer. L’apprentissage est pour moi essentiel et je cherche toujours à me documenter, à monter en compétences. C’est pour cela que je m’essaye à beaucoup de formats différents. Les détrônés est une saga adulte en cinq tomes, j’écris actuellement un one shot de 80 000 mots et une série littéraire avec des chapitres très courts pour Doors (chaque chapitre fait 5000 signes et une saison, c’est à peu près 35 chapitres). J’ai dans mes tiroirs des scénarios de BD, des contes pour enfants, des scénarios de séries télé, un jeu de rôle, une série audio, et j’en passe. Mais ce qui me caractérise par contre ce n’est pas le format, mais le genre, j’écris de la littérature de l’imaginaire parce que c’est un genre littéraire que j’affectionne tout particulièrement en tant que geek. 😊

Comment vous êtes-vous lancé dans l’envoi de votre manuscrit aux maisons d’édition ?

On dit toujours qu’il faut bien cibler les maisons d’édition auxquelles on envoie nos manuscrits et c’est vrai, cela ne sert à rien d’envoyer un roman de fantasy à une maison qui fait de la littérature blanche, vous ne ferez que perdre votre temps, votre énergie et celle de la maison d’édition. Du coup, il faut prendre le temps de bien regarder ce qu’elles font et quelle est leur ligne éditoriale. Après il faut regarder quelles sont leurs demandes concernant les réceptions de manuscrits. Beaucoup ont des critères qui diffèrent les unes des autres : un synopsis, un résumé, un interligne, envoi papier ou numérique en gros impossible de faire un envoi groupé pour plusieurs maisons d’édition. Il faut se montrer patient ce qui n’est pas le plus simple et respecter leur demande…

Vous êtes à la fois éditée par une maison d’édition et autoéditée. Pourquoi ce choix ?

Pour plusieurs raisons, déjà parce que j’en avais marre d’attendre des réponses de maisons d’édition qui ne venaient pas (on parle de six mois à un an pour avoir une réponse lorsque les maisons d’édition te répondent). Mais aussi parce que ma stratégie a été de proposer mes one shot aux éditeurs classiques et de tenter l’aventure de l’auto-édition pour mes séries. J’ai aussi fait le choix de me faire accompagner par un agent littéraire qui défend mes droits lorsque je négocie avec une maison d’édition et présente mes textes aux éditeurs.

J’ai passé le cap de l’auto-édition parce qu’aussi, j’avais eu des propositions par certaines maisons d’édition qui n’étaient pas satisfaisantes pour moi. Typiquement si la maison d’édition ne te propose pas d’à-valoir (c’est-à-dire une avance sur tes droits d’auteurs), cela signifie qu’elle ne croit pas suffisamment en toi ! Même si tu n’es pas encore connue. Pour donner un exemple, si tu signes en 2022, ton roman sera publié un an plus tard en 2023 et tu commenceras à toucher tes droits d’auteurs en 2024, donc comment est-ce que tu fais pour vivre en attendant ? De plus l’à-valoir est selon moi, une preuve que la maison d’édition croit en ton projet (puisqu’elle te fait une avance sur tes droits d’auteurs, cela veut dire qu’elle est convaincue qu’elle va réussir à vendre ton livre) et en plus cela montre qu’elle va se donner à fond pour vendre ton livre et pas juste l’ajouter à son catalogue et ensuite te laisser faire tout le boulot de com.

Mais aussi parce que j’ai une nature d’entrepreneur et j’aime apprendre de nouvelles compétences, mais aussi savoir faire moi-même. C’est pour cela que j’ai voulu m’auto éditer, parce que j’aime mettre les mains dans le cambouis. Je pense vraiment que pour ceux et celle qui se laisseraient tenter par l’auto-édition, ils doivent savoir qu’il y a beaucoup de choses à maîtriser, car on fait ses tests seuls, sans filet. C’est une aventure extraordinaire, mais si vous n’aimez pas aller chercher l’info, développer de nouvelles compétences, ça passe par la mise en page, la création d’une couverture, la communication, la stratégie des services presse, l’ajout sur les différentes plateformes de critiques, l’administratif,… alors faites le choix de l’édition par le biais d’une maison d’édition.

Quels sont les avantages, si vous en voyez, à l’autoédition ?

L’auto-édition permet d’être son propre patron, tu choisis tout et tu maîtrises toute la chaîne du livre. Et concernant les revenus, tu vas percevoir 60 % de droits d’auteur sur tes livres papier et 70 % sur tes livres numériques contre 8-10 % et 15-20 % via une maison d’édition classique. Et tu les touches tous les mois.

L’auto-édition se professionnalise de plus en plus, il y a toute une communauté qui se crée pour éviter d’être trop seul. C’était pour moi une évidence, car le métier d’auteur est un métier plutôt solitaire, je pense que c’est important de s’entourer de collègues. Et je dis bien collègues et non concurrents car les lecteurs lisent bien plus vite que tu n’écris un livre. Et si ton livre leur a plu, ils suivront ton actualité et n’hésiteront pas à acheter ton prochain roman dès qu’il sortira.

Avez-vous choisi de publier votre roman sur Amazon KDP Select ? Si oui, pourquoi ce choix ?  

Pour moi, à ce jour Amazon est la plateforme la plus performante en termes d’auto-édition (mais ça, c’est très personnel, chacun doit faire son propre choix, comparer les différentes plateformes qui proposent ce genre de service). J’ai hésité au début à ajouter mes romans à leur outil kdp select parce que j’avais un peu peur du côté exclusif. Et puis je me suis renseignée et lorsque j’ai compris que les revenus des auteurs se faisaient à plus de la moitié grâce à l’abonnement kindle, j’ai sauté le pas. Les auteurs sont rémunérés à la page lue et en fait il y a beaucoup de monde qui a l’abonnement kindle et qui du coup ne va pas acheter ton roman en ebook, préférant l’emprunter via leur abonnement alors si tu ne fais pas partie de ce programme tu te prives d’un revenu. Et lorsque tu es auteur à temps plein, tu ne peux pas te priver de source de revenus. 😊

Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner aux auteurs qui se lancent actuellement dans l’aventure ?

J’ai envie de citer un grand philosophe qui est maître Yoda : « Fais-le ou ne le fais pas. Il n’y a pas d’essai. »

Plus sérieusement, si l’objectif est d’être publié alors il faut se donner à fond, écrire, encore et encore. Ne pas se décourager face aux difficultés, car il y en aura. S’entourer d’auteurs pour éviter d’abandonner. Car comme je le disais c’est un métier très solitaire et l’entourage ne comprend malheureusement pas ce qu’écrire implique en termes d’énergie, de charge intellectuelle, de travail. Alors, ne restez pas seuls. Et surtout, ne vous découragez pas, documentez-vous, et n’hésitez pas à négocier et à questionner les éditeurs lorsqu’ils vous proposent un contrat, car c’est un business !

Mais surtout, allez-y parce que c’est une belle aventure en vrai !

Quels sont vos projets d’écriture actuellement ?

En ce moment, je travaille sur un one shot de fantasy adulte. Le pitch est le suivant : Imagine un monde où les humains ne sont pas en haut de la chaîne alimentaire, ils sont les proies des animaux et végétaux et doivent survivre. J’essaye de me concentrer à fond sur ce projet, car j’en ai d’autres qui essayent de se faire une place dans ma tête, mais je les repousse pour ne pas me perdre !!! J’espère finir mon premier jet fin juillet pour le proposer en correction à un éditeur indépendant avec qui j’ai bossé sur « les aventuriers des étoiles », il s’agit de Fred Martinoty. Son travail sera de chasser les incohérences, vérifier que le roman, l’univers sont compréhensibles et immersifs, m’aider si besoin à travailler le rythme, la mise en scène. Et lorsque j’aurais ses retours, et que j’aurais retravaillé mon roman, je le proposerais en bêta-lecture, cette fois pour avoir des retours de lecteurs et non d’un professionnel, pour savoir s’ils s’attachent à mes personnages, à mon histoire, s’ils ont tout compris. Puis retravail en fonction des retours, envoie à mon agent littéraire et finalisation pour envoi en ME.

J’ai un autre roman qui est fini et que j’ai soumis à des maisons d’édition classique pour le coup, car il s’agit aussi d’un tome unique et je pense que c’est plus simple de trouver une maison d’édition quand tu n’as pas une grande saga. C’est un roman d’anticipation qui allie l’historique et le fantastique. J’y parle de sorcellerie au Moyen-Age, de folie au début du XXe siècle et de centres de conversion et d’homosexualité dans un avenir très proche au sein d’une communauté de tradwife (mouvement qui existe actuellement en Angleterre).

J’ai aussi mon roman jeunesse « les aventuriers des étoiles » qui est sur la plateforme Doors que je vais proposer à des maisons d’édition spécialisées jeunesse, car je n’ai cédé à Doors que mes droits numériques, donc je peux le proposer pour le format papier ailleurs. C’est quelque chose, il me semble de très important à avoir aussi en tête en tant qu’auteur lorsqu’on vous propose un contrat, ne cédez pas tous vos droits, car tout se négocie. C’est très important de se renseigner avant de signer. Et osez négocier !

Pour suivre Eve C. Mercé, c’est par ici :

https://www.instagram.com/eve.c.merce.auteure/

https://www.facebook.com/EveCMerceAuteure

https://ecmerce.wordpress.com/

https://www.amazon.fr/Eve-C-MERCE/e/B09X1G7B8F?ref=sr_ntt_srch_lnk_5&qid=1655989042&sr=1-5

Et pour découvrir d’autres auteurs, suivez le guide !

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