« Jonas vit dans un monde sans couleurs… », c’est comme ça que commençait la fiche de lecture que j’avais écrite à 12 ans sur le livre Le Passeur de Lois Lowry.
Tout comme pour L’histoire d’Helen Keller de Lorena A. Hickok, c’est quelqu’un qui m’a offert le livre, je ne l’ai pas choisi moi-même. Et tout comme le précédent livre pour lequel j’ai écrit un article, celui-ci m’a également profondément marqué.
Le Passeur de Lois Lowry
En quoi est-ce un incontournable ? Tout d’abord, ce livre fait partie de nombreux programmes scolaires. Ce n’était pas le cas des écoles dans lesquelles j’ai été scolarisée, mais vous aurez peut-être eu la chance que ce livre vous soit imposé ou bien celui-ci sera peut-être imposé à vos enfants. Pourquoi ai-je mis les mots « chance » et « imposé » dans la même phrase ? Parce que je suis intimement convaincue qu’il faut avoir lu ce livre et contrairement au roman de Lorena A. Hickok, je pense qu’il est nécessaire de le lire dans son enfance ou son adolescence.
Ce roman a reçu de nombreux prix dans différents pays. Bien que je ne donne pas particulièrement de crédit aux distinctions, puisque vous pouvez très bien avoir détesté un livre primé et au contraire avoir adoré un livre quasiment inconnu, le nombre de nations qui ont aimé ce roman est important à mes yeux. Il s’agit ici d’une histoire universelle qui retentit au-delà d’une civilisation. Et c’est bien de cela qu’il est question ici. L’auteure, Lois Lowry, nous partage une société que l’on pourrait penser utopique. Dans cette civilisation, de grands jalons sont posés tout au long de la vie. Ainsi, tous les nouveau-nés rejoignent une famille à 1 an, tous les enfants de 3 ans entrent à l’école, ceux de 9 ans reçoivent un vélo et enfin ceux de 12 ans se voient attribuer leur futur métier. Mais le cadre qui nous est dépeint ici est aussi celui d’une société dystopique. Un Conseil gère les règles fondamentales et tout écart est puni.
Jonas, notre héros fait partie de ces enfants qui vont recevoir leur métier lors d’une cérémonie officielle. Comme vous pouvez vous en douter, un destin différent de celui des autres enfants lui est promis.
Pourquoi j’ai particulièrement aimé ce livre ? Parce qu’il véhicule des concepts et des dires que l’on n’a pas souvent l’occasion d’entendre. Je le placerais dans la même catégorie que Fahrenheit 451, l’œuvre de Ray Bradbury. À la différence de ce dernier et bien qu’ils aient en commun l’engagement dans l’écrit sur des sujets de liberté, Le Passeur est à destination d’un public jeunesse.
Un épisode marquant
Une scène m’a particulièrement marquée dans le roman de Lois Lowry. Il est décrit à un moment un épisode de descente en luge dans la neige. C’est une scène incroyablement réaliste. L’auteure a cherché ici à détailler un moment qui peut nous paraître anodin, mais gardez en tête que cette description est faite pour quelqu’un qui n’a jamais vu, senti ou ressenti le plaisir de la descente. Un public qui n’a jamais vu, senti ou ressenti la neige, qui ne connaît pas le froid ni la sensation de glissade. Parce que oui, dans le monde de Jonas, tout est uniforme. La tristesse et la douleur n’existent pas, mais le bonheur et la joie non plus. Pas plus que n’existent les couleurs ou la musique.
Le Passeur, sortit en 1992 aux États-Unis puis en 1994 en France a ensuite été suivi par l’Élue en 2001, Messager en 2005 et Le Fils en 2014.
Si vous n’avez pas encore lu Le Passeur, je vous le recommande. Si vous l’avez lu, notamment en tant qu’adulte, n’hésitez pas à partager votre ressenti. Je n’ai pas relu ce livre depuis qu’on me l’a offert et je ne sais pas si mes yeux de trentenaire verront ce roman comme ils l’ont vu à 12 ans, mais je prévois de m’y replonger avec le recul que j’ai maintenant pris sur les choses.
Bonne lecture !
Retrouvez également ma critique de L’histoire d’Helen Keller de Lorena A. Hickok
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