Les délais de réponse des maisons d’édition

Vous avez actualisé votre boîte mail dix fois dans les sept dernières minutes. On ne vous a jamais vu autant dehors que depuis que vous allez à votre boîte aux lettres toutes les heures à partir de 7 h du matin et jusqu’à 21 h le soir. Vous n’en pouvez plus, cela fait exactement 259 200 secondes, soit… 72 heures que vous avez envoyé votre manuscrit et depuis… vous attendez.

L’attente

Et croyez-moi, c’est long d’attendre. C’est comme quand vous faites la planche pendant 30 secondes parce que la prof de gym vous l’impose et que vous avez l’impression que depuis que vous avez passé la douzième seconde, elle remonte en arrière. Plus vous focaliserez sur l’attente moins cela vous aidera.

Les délais annoncés versus le résultat

Pour tout de même vous faire relativiser sur l’attente à prévoir voici ce que j’ai personnellement constaté en fonction des maisons d’édition :

Maison d’édition Délai annoncé Résultat
Gallimard Jeunesse Envoi le 13 mai — résultat négatif le 12 juin
Sarbacane Envoi le 13 mai — résultat négatif le 10 août
Robert Laffont Envoi le 13 mai — résultat négatif le 8 juin
XO Editions Envoi le 13 mai — résultat négatif le 8 septembre
Syros Réponse sous 6 mois maximum Envoi le 14 septembre — résultat négatif le 1er octobre
Didier Jeunesse Si pas de réponse après 4 mois = refus
Éditions Ouest-France Si pas de réponse après 3 mois = refus
Michel Lafon Réponse sous 6 semaines
PKJ Réponse sous 6 mois
Liana Levi Si pas de réponse après 2 mois = refus
La Martinière Jeunesse Réponse sous 2 à 6 mois
Casterman Si pas de réponse après 6 mois = refus
Amaterra Si pas de réponse après 1 mois = refus

Comme vous pouvez le constater, il n’y a pas de règles de délais. Certaines maisons répondent d’ailleurs très vite, cela permet de vous fixer rapidement. Quand je dis « très vite » je parle d’1 mois. Je peux vous confirmer que les premières réponses m’ont paru mettre une éternité à arriver alors qu’un mois, c’est un délai très raisonnable.

Ce tableau est basé sur mes recherches ainsi que mon expérience. Il y a bien entendu des dizaines et des dizaines d’autres maisons d’édition et l’idée n’est pas que vous arrosiez la Terre entière avec votre projet, mais je trouve cela motivant d’avoir une « deadline » même à titre indicatif afin de ne pas être dans l’expectative trop longtemps.

Avez-vous d’autres maisons d’édition avec d’autres délais que vous souhaiteriez mentionner ? Si vous avez eu des réponses positives, au bout de combien de temps vous ont-elles été envoyées ?

Comment s’occuper quand on attend ?

Et pour ceux qui désespèrent de voir tomber les premiers mails de refus, sachez que vous n’êtes pas seul 🙂

Comment s’occuper quand vous attendez ? Mon meilleur conseil, c’est de vous lancer dans un autre projet d’écriture. Déjà parce que ça vous occupe l’esprit et ensuite parce que c’est la continuité des choses. Si votre manuscrit est retenu par une maison d’édition, vous aurez déjà le deuxième en cours d’écriture et si votre manuscrit n’est pas sélectionné, vous vous donnez une chance future avec ce nouveau roman.

Quelles peuvent être les raisons du refus ?

Voici quelques raisons qui peuvent motiver le refus de votre manuscrit par une maison d’édition. Prenez en compte ces différents points pour vous questionner sur votre propre travail. Et le cas échéant, améliorer votre envoi.

  1. La qualité du manuscrit envoyé

L’une des raisons les plus courantes des refus est la qualité du manuscrit lui-même. Les maisons d’édition recherchent des écrits bien rédigés, sans fautes d’orthographe, de grammaire ou de syntaxe. Un manuscrit mal préparé peut donner une impression négative dès les premières pages, décourageant ainsi l’éditeur de poursuivre sa lecture.

Comment s’améliorer ? Avant de soumettre votre manuscrit, assurez-vous de le peaufiner minutieusement. Faites appel à des relecteurs, réviseurs ou bêta-lecteurs pour obtenir des retours constructifs et effectuer les ajustements nécessaires.

  1. L’inadéquation avec la ligne éditoriale de la maison d’édition choisie

Chaque maison d’édition a sa propre ligne éditoriale et ses préférences en matière de genre, de style et de public cible. Un manuscrit qui ne correspond pas aux intérêts spécifiques de la maison d’édition est susceptible d’être refusé, même s’il est bien écrit.

Comment faire ? Faites des recherches approfondies sur les maisons d’édition auxquelles vous souhaitez soumettre votre manuscrit. Assurez-vous qu’il correspond à leur ligne éditoriale et qu’il répond aux critères qu’ils recherchent. Vous pouvez d’ailleurs retrouver une liste des maisons d’édition jeunesse ici !

  1. Le manque d’originalité

Les maisons d’édition sont constamment à la recherche de nouvelles voix et d’idées originales. Si votre histoire manque d’originalité et se contente de répéter des clichés ou des thèmes trop courants, elle peut être rejetée au profit d’œuvres plus novatrices.

Quelle méthode adopter ? Soyez créatif et audacieux dans votre écriture. Explorez de nouveaux angles, des personnages uniques et des univers fascinants pour captiver l’attention des éditeurs.

  1. Les problèmes de structure narrative

Une structure narrative confuse ou incohérente peut rendre la lecture fastidieuse et déroutante. Les maisons d’édition recherchent des récits bien structurés avec des arcs narratifs clairs et des transitions fluides.

Comment corriger cela ? Organisez votre histoire de manière logique et assurez-vous que les événements s’enchaînent de façon cohérente. Veillez à ce que chaque scène contribue à l’avancement de l’intrigue globale.

  1. Le faible potentiel commercial

Les maisons d’édition sont des entreprises, et elles cherchent donc à publier des livres ayant un potentiel commercial solide. Si un manuscrit est jugé trop niche ou trop restreint dans son attrait, il peut être rejeté pour des raisons commerciales. Il ne faut pas oublier que lorsque vous confiez votre manuscrit à une maison d’édition, votre but, et le sien, est de vendre. Pour vendre il faut que votre produit, votre livre donc, soit en adéquation avec le marché. En d’autres termes, votre livre doit d’adresser à un lectorat important pour s’assurer des ventes et donc des revenus.

Que faire ? Gardez à l’esprit votre public cible tout en écrivant votre histoire. Trouvez un équilibre entre votre vision artistique et les intérêts du lectorat potentiel. Il est de votre droit de ne vous adressez qu’à une cible restreinte. Mais vous ne pouvez pas forcer une maison d’édition à vous suivre dans ce pari risqué. Plus la cible est large, plus vous aurez d’opportunités de vendre votre livre, et donc meilleures seront vos recettes et celle de la maison d’édition.

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